Entrée dans le métier : recrutement à Bac+3 ?

Rédigé le 10/11/2023


Le ministère envisage un nouveau modèle de recrutement pour les professeurs, tant au premier qu'au second degré, en privilégiant un niveau de formation minimum de bac+3.

Les avantages de cette approche incluent une diversification des candidats, une entrée précoce dans le métier avec rémunération et une formation initiale renforcée sur deux ans. Les candidats, formés par les INSPE, seraient en stage d'observation la première année, puis en responsabilité à mi-temps la deuxième année, avec un accompagnement tutoral.

Un programme de détection des futurs enseignants dès le lycée serait mis en place. Pour le premier degré, le ministère propose des licences pluridisciplinaires et/ou l'adoption du modèle des parcours préparatoire au Professorat des Ecoles, avec des modules spécifiques. Pour le second degré, les licences resteraient disciplinaires avec des modules similaires à ceux des professeurs des écoles.

Les candidats s'inscriraient au concours pendant leur troisième année de licence et devraient l'avoir obtenue pour être nommés élèves fonctionnaires. La rémunération initiale serait à l'indice minimum de la fonction publique la première année, équivalent à 1 772 €, et identique à celle des enseignants stagiaires la deuxième année. Les stagiaires s'engageraient à servir l'État, mais les détails de cet engagement restent flous. Leur statut serait celui d'élève la première année, sans prise en compte pour l'avancement, tandis que la deuxième année serait prise en compte dans le classement.

Des questions subsistent, notamment sur le statut des Psychologues de l'Éducation nationale et l'accès aux voies internes, qui nécessitent une vigilance particulière si ce scénario est adopté.

La CFTC EPR s'interroge sur plusieurs points :

. Les maquettes des licences sont elles déjà en cours de réalisation ?

. Le nombre de formateurs à engager pour faire face à l'accompagnement cité a-t-il déjà été anticipé ? A-t-on prévu les les recrutement avant le lancement des formations dans les INSPE ?

. Pense-t-on à maintenir le recrutement à BAC+5 (pour ceux qui disposent déjà du diplôme ou de l'équivalence) ?

. A-t-on penser à prendre le temps de discuter au préalable, cette mise en place, avant son lancement avec toutes les structures, et que tous les partenaires, universités, INSPE, soient formés à cette restructuration ?

. A-t-on pensé à garder la certification à Bac+5, intégrant le master dans la formation à l'INSPE ?

. A-t-on prévu une phase transitoire ?

La CFTC EPR restera vigilante sur le sujet.