Il est urgent d’agir pour sauver l’enseignement supérieur et la recherche…

Rédigé le 21/10/2019


Le 23 septembre dernier, les rapports de trois groupes de travail destinés à éclairer le gouvernement sur la future loi de programmation pluriannuelle pour la recherche ont été remis à Edouard Philippe et à Frédérique Vidal. Comme on pouvait s’y attendre, les experts ont relevé une situation préoccupante et portent un jugement sévère sur le système actuel.

Pour illustrer la situation, les chiffres parlent d’eux-mêmes (1) :

  • la France dépense 42,6 milliards de moins que l’Allemagne en recherche et développement, la part de la dépense publique représente 0,78 % du PIB en France contre 0,93 % en Allemagne,
  • les recrutements d’enseignants-chercheurs ont diminué d’au moins 36 % entre 2012 et 2018, tandis que les effectifs d’étudiants ont augmenté de 14 %,
  • les recrutements de chercheurs ont baissé de 27 % pendant cette même période,
  • le salaire des jeunes chercheurs français équivaut à 63 % de celui de la moyenne des pays de l’OCDE,
  • la France est classée au 7e rang mondial en termes de publications d’articles scientifiques.

Les experts estiment qu’il faudrait au minimum entre 2 et 3,6 milliards d’euros par an de financements supplémentaires pour les laboratoires, auxquels il faudrait ajouter 7 milliards pour la rénovation du patrimoine immobilier. Les experts recommandent d’augmenter les salaires des chercheurs au moyen de primes ainsi que ceux des doctorants.

La CFTC-EPR demande que ces recommandations soient appliquées.

Les experts recommandent d’expérimenter des contrats tels que des « CDI de mission scientifique ».  Ils proposent aussi de mettre en place une évaluation renforcée des laboratoires qui conduirait à des disparités de moyens et de rémunérations entre les chercheurs.

La CFTC-EPR n’approuve pas le recrutement de contractuels en CDD ou en CDI, déjà trop nombreux. Elle s’oppose à l’inégalité de moyens et de salaires entre les chercheurs.

(1) source : Le Monde 25/9/2019