Le rapport des inspecteurs Généraux (Le pilotage pédagogique des écoles de l’enseignement primaire par les directeurs : état des lieux et perspectives – Livret 1 – N°23-24 082A – Juillet 2024) sur le pilotage pédagogique des écoles par les directeurs a été publié le 7 août 2024, suite à la mise en place de la loi RILHAC. Ce document nous livre la première partie du rapport général. Il évoque une évolution majeure dans le métier de directeur d'école, passant d'une logique hiérarchique traditionnelle à une approche plus modernisée et responsabilisante.
Cette nouvelle vision se focalise sur une administration partagée, avec une forte conscience des enjeux pédagogiques. Cela suppose une confiance accrue en la capacité des directeurs à prendre des initiatives en tant que leaders, ainsi qu'un soutien et une formation appropriés de la part de l'institution.
Le but est de renforcer leur rôle pédagogique et d'installer une nouvelle culture professionnelle collective, tout en valorisant l'action individuelle des enseignants.
Enfin, le nouveau décret concernant les directeurs d'école requiert leur professionnalisation renforcée pour qu'ils puissent assurer efficacement leur mission de pilotage pédagogique.
Le texte souligne deux principaux freins à un pilotage pédagogique efficace par les directeurs d'école :
- le manque de temps,
- le défaut de compétences didactiques.
Ces deux freins sont exacerbés par des préoccupations administratives.
L'évolution du rôle du directeur implique également une évolution de la perception de ce rôle par lui-même, son équipe et les inspecteurs, visant une responsabilisation et une autonomie basées sur un lien de confiance avec les autorités éducatives.
Aujourd'hui, les missions des directeurs sont clarifiées : ils doivent adapter les directives aux contextes locaux pour contribuer à la réussite des élèves et encourager le travail en équipe.
Avec le décret du 14 août 2023, ils deviennent des piliers de la politique éducative, nécessitant un développement continu de leur professionnalité.
La mission de l’IGEN a observé des défis dans le pilotage pédagogique des directeurs d'école, qui nécessitent un apprentissage et un accompagnement. Toutefois, elle souligne l'engagement des directeurs pour le progrès et le bien-être des élèves. Ces derniers font face à des tensions avec les familles et les partenaires, mais restent essentiels, indispensables et incontournables au bon fonctionnement de l'école. Leur rôle est complexe. La direction d’école doit répondre aux exigences de justice sociale et de qualité pédagogique d'une école républicaine. Pour cela, il est crucial de promouvoir un pilotage partagé et concerté, en utilisant des leviers et outils efficaces, afin de renforcer l'impact de l'école sur les destinées individuelles et collectives.
Pour la CFTC EPR, au-delà du rôle pédagogique, la direction d’école doit bénéficier, pour ce faire, de moyens adaptés dans les plus brefs délais : moyens humains, matériels et financiers. Ces moyens lui permettront d’accomplir réellement les missions qui lui incombent.
Ce métier méconnu, qui est au centre de l’école, parent pauvre de l’éducation nationale, se doit d'être connu de tous, et doit avoir une reconnaissance des acteurs de l'Education nationale, une réelle revalorisation, à l’identique des chefs d’établissement.