RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES SUR LE DEVENIR ENSEIGNANT : QUELLE FORMATION ET QUEL AVENIR ?

Rédigé le 27/03/2023


Dans son propos liminaire, la Cour commence par un rappel utile quand elle dit que « la réussite scolaire des élèves doit beaucoup à la qualité des enseignements et de l’accompagnement assuré par leurs professeurs ».

Le sujet est posé dès la première phrase et elle demande à l’Etat « des actions vigoureuses pour éviter la dégradation déjà sensible de la qualité des recrutements ».

La CFTC-EPR est évidemment d’accord avec ce rappel et demande au ministère et aux rectorats d’arrêter les campagnes de job dating à chaque rentrée car cela est désastreux pour l’image et la qualité de nos enseignants.

Non, un enseignant ne se forme pas en quelques heures après un recrutement par petite annonce. Ce recrutement de contractuels doit se faire autrement, surtout qu’il sera très souvent le vivier des futurs titulaires des concours. Choisir un enseignement au rabais n’est jamais bon pour l’avenir et la CFTC-EPR s’oppose à cette vision purement comptable.

Pour la CFTC-EPR, le métier d’enseignant est un métier qui s’apprend : il se décline donc en compétences et en connaissances qui doivent être d’une part recherchées chez les candidats à l’enseignement, d’autre part, une formation en pédagogie, en didactique, un accompagnement doivent être mis en place afin de sécuriser le parcours professionnel des personnes recrutées.

La Cour pose le problème de la difficulté croissante de recrutements des enseignants. Certains territoires et certaines disciplines sont plus impactés que d’autres. Un enseignant débute aujourd’hui à  1,1 SMIC. La CFTC-EPR est d’accord avec ces constats et s’indigne du niveau de rémunérations des enseignants qui ne cesse de se dégrader.

La Cour souligne également la question de la première affectation des enseignants.

Encore trop souvent, ils sont envoyés dans les territoires les plus compliqués, là où il faudrait des enseignants expérimentés. La CFTC-EPR approuve ce propos.

La Cour critique le master MEEF qui poursuit le double objectif de formation et de préparation à un concours. Un système qui ne conduit au final qu’à « une surcharge de travail contre-productive pour les étudiants ». En effet, concours, unités du diplôme à valider, alternance, cours à préparer et mémoire réflexif, font de la deuxième année de master une année non dénuée de charge mentale et de stress pour les étudiants.

La Cour propose des pistes d’amélioration intéressantes comme une plus grande ouverture du troisième concours pour diversifier les viviers, une formation obligatoire pour les enseignants contractuels d’une semaine avant de débuter dans le métier ou la création d’un parcours formation de plusieurs années pour les enseignants débutants.

La CFTC-EPR est d’accord avec ses propositions de bon sens mais rien ne se fera sans une vraie revalorisation financière de nos métiers. La Cour l’admet elle-même quand elle affirme que « la position sociale de la fonction enseignante et l’attractivité du métier doivent être une véritable priorité interministérielle ».

Pour rappel des chiffres de l’OCDE : Un enseignant français de collège gagne 13% de moins en moyenne qu’un enseignant des pays de l’OCDE et un enseignant français de l’école élémentaire, 22% de moins !

La CFTC-EPR pose la question : A quand cette priorité souhaitée par les enseignants ?